La rémunération annuelle d’un ingénieur québécois peut varier de plus de 60 000 dollars entre deux spécialités, selon les dernières données de l’Ordre des ingénieurs du Québec. Certaines disciplines maintiennent des écarts salariaux significatifs même à expérience égale, malgré la réglementation des grilles salariales dans plusieurs grandes entreprises.Les prévisions pour 2025 confirment la montée en puissance de secteurs technologiques, où la pénurie de main-d’œuvre accentue la pression sur les rémunérations. Les diplômes spécialisés et les compétences pointues demeurent des facteurs déterminants pour accéder aux postes les mieux payés.
Panorama des salaires d’ingénieurs au Québec : quelles tendances pour 2025 ?
Impossible d’ignorer la disparité entre les différentes branches du génie au Québec. Certains ingénieurs touchent deux fois plus que d’autres, suivant leur spécialité, alors même que la profession affiche déjà une moyenne alléchante. Selon l’Ordre des ingénieurs du Québec, un ingénieur touche en moyenne 101 726 $ par an ; ceux du secteur public font mieux encore, à 103 381 $. Confrontez ces montants à la moyenne provinciale, 55 000 $ CAD pour toutes professions, et la marche est considérable. Encore plus frappant, un ingénieur québécois gagne plus du double du salaire moyen en France, limité à 45 581 $ CAD.
Profession | Salaire moyen annuel (CAD) |
---|---|
Ingénieur au Québec | 101 726 $ |
Ingénieur au public au Québec | 103 381 $ |
Salaire moyen Québec (toutes professions) | 55 000 $ |
Salaire moyen France (toutes professions) | 45 581 $ |
Impossible de généraliser pour autant : la province, la branche et même l’entreprise changent la donne. Plusieurs domaines, mines, aéronautique, matériaux, génie unifié ou ingénierie de l’eau, s’imposent régulièrement au-dessus de la barre des 100 000 $. À l’opposé, le secteur de la logistique et des technologies de l’information reste à la peine, souvent enfermé sous les 90 000 $. À l’échelle canadienne, la moyenne s’établit à 55 342 $ CAD, mais dès que l’on touche à la construction ou à l’intelligence artificielle, certains profils dépassent allègrement les 140 000 $ annuels.
À noter, l’accès aux plus hautes fonctions n’est pas assuré : sur 362 hauts cadres gouvernementaux au Québec, seuls 7 sont ingénieurs. Un chiffre qui fait réfléchir au moment de choisir son orientation.
Quelles spécialités d’ingénierie offrent les rémunérations les plus élevées ?
Dans l’univers du génie québécois, quelques domaines se détachent nettement. L’ingénierie minière trône au sommet, forte d’une rémunération moyenne de 124 465 $. Un écart largement tiré par la rareté des spécialistes et la vigueur persistante de ce secteur. Suivent de près les ingénieurs aérospatiaux, choyés par l’écosystème montréalais, qui pointent à 117 200 $.
Les experts en matériaux, en génie unifié ou en génie des eaux font également partie des mieux rétribués, franchissant tous le seuil des 100 000 $. La modernisation industrielle et l’attention accrue à l’environnement dopent leur valeur sur le marché. À l’opposé, la logistique et les technologies de l’information restent à la traîne, avec des rémunérations qui peinent à grimper.
Côté Canada, l’envolée de l’intelligence artificielle bouleverse la donne. Les ingénieurs IA, tout comme les data scientists, décrochent des salaires de 100 000 $ à 140 000 $ par an, bien davantage que leurs collègues du civil. Même la construction, boostée par la demande, hisse certains experts à 140 000 $. À l’inverse, la robotique ou le secteur biomédical, malgré leur technicité, plafonnent plus bas.
Voici un aperçu des principales spécialités et de leurs niveaux de rémunération :
- Ingénieur minier : 124 465 $
- Ingénieur aérospatial : 117 200 $
- Ingénieur en IA (Canada) : jusqu’à 140 000 $
- Ingénieur en matériaux, génie unifié, génie des eaux : >100 000 $
- Ingénieur civil, biomédical : 70 000 à 85 000 $
- Ingénieur en logistique, TI : <90 000 $
Une chose ressort : plus la spécialisation est pointue et le domaine porteur, plus la rémunération s’envole. La rareté de l’expertise, la capacité à s’adapter au virage technologique et l’évolution des besoins industriels expliquent ces écarts, année après année.
Compétences clés, diplômes recherchés et conseils pour choisir une carrière d’ingénieur lucrative
Les postes les mieux payés ne vont pas à ceux qui se contentent de maîtriser la technique. Être capable de piloter des projets complexes, d’intégrer les outils numériques, d’anticiper les changements industriels et de fédérer une équipe : voilà des compétences directement valorisées par le marché.
Le choix du cursus compte. Un diplôme d’ingénieur obtenu dans une école réputée, allié à une spécialisation dans un secteur porteur comme les mines, l’aérospatiale ou les data sciences, ouvre des perspectives à long terme. L’aisance en anglais reste, elle aussi, un véritable passeport pour viser les grandes entreprises montréalaises et les contrats internationaux.
Les employeurs cherchent des ingénieurs qui conjuguent expérience concrète et capacité d’adaptation. Avoir dirigé des chantiers, accompagné une numérisation ou encadré des équipes pèse significativement dans une négociation salariale. Pensons au parcours d’Éric Martel, ancien ingénieur électricien devenu PDG d’Hydro-Québec : il illustre bien comment mariant expertise technique et responsabilités managériales, un ingénieur peut viser les sommets.
Pour celles et ceux qui veulent accélérer leur progression, voici plusieurs leviers fréquemment utilisés :
- Viser les secteurs en nette expansion comme l’intelligence artificielle, les mines ou l’énergie.
- Développer des compétences polyvalentes : gestion, communication, adaptabilité.
- Tirer profit de chaque stage, chaque mission complexe, surtout si cela implique une mobilité à l’étranger.
Si la formation initiale donne le ton, la rapidité du changement technologique impose de s’informer en continu et de rester présent au sein du réseau professionnel. Ceux qui entretiennent leur expertise et restent en veille sur les tendances du secteur peuvent, avec le temps, s’imposer parmi les mieux rémunérés du génie québécois. Ici, grimper dans la hiérarchie n’a rien d’un slogan : c’est un choix de terrain, confirmé chaque jour par la réalité du marché.